L'Allemagne s'attaque aux spéculateurs, faisons pareil, et mieux !

Publié le par bbr-lejournal

merkel1_1.jpgLa dirigeante allemande Angela Merkel, que le socialiste franc-maçon Jean-Luc Mélanchon avait décrite avec condescendance comme une « paysanne d'un coin de l'Allemagne », a pris l'Union européenne de court, mercredi, en s'attaquant à la toute puissance du capitalisme financier. Résultat, l'autorité allemande des marchés financiers a interdit les ventes à découvert à nu, avec effet immédiat et jusqu'au 31 mars 2011. Les ventes à découvert permettent à une population d'initiés de gagner beaucoup d'argent en ne produisant rien, par le seul fait de parier de l'argent (qu'ils  ont emprunté) sur la baisse ou la hausse d'actions et d'obligations. Ce petit jeu spéculatif n'est virtuel que pour ceux qui y jouent, et pour les autres les dégâts collatéraux peuvent être dramatiques : fermetures d'entreprises, licenciements, etc. Comme l'a chanté le groupe Vae Victis : « Ces milliardaires qui spéculent, c'est toute ta vie qui bascule. » Les ventes à découvert à nu, que l'Allemagne vient d'interdire pour dix mois, c'est le même système, sauf que le spéculateur n'a même pas la valeur sous forme d'emprunt des titres qu'il achète et revend ! Lutter contre cette dégénérescence de l'économie est vital et Angela Merkel y a été poussée par la crise dans laquelle se débat son pays, comme tous les autres pays européens, d'ailleurs.

 

Seulement voilà, ce sain combat contre les spéculateurs et pour une réglementation de la finance n'est pas bien vue des élites bruxelloises qui reprochent à Angela Merkel son cavalier seul. Michel Barnier, responsable non-élu du « Marché intérieur » à la commission de Bruxelles, a sermonné la chancelière et Christine Lagarde, notre ministre de l'économie qui préfère faire semblant de sauver le monde plutôt que de sauver la Sécurité Sociale (voir notre article du 19 mai 2010), annonce qu'elle ne suivra pas l'Allemagne dans cette voie.

 

Les marchés financiers, quant à eux, ont réagi en faisant chuter l'euro à son plus bas niveau depuis quatre ans. Ce dernier élément constitue à lui tout seul une parfaite démonstration de ce que les spéculateurs sont nocifs à l'économie.

 

Nous sommes consternés par l'attitude de Monsieur Barnier et Madame Lagarde, qui, au lieu de prendre en marche le train d'un rééquilibrage des forces entre le politique et le financier, préfère se ranger derrière l'incompétente institution bruxelloise. L'Allemagne a bien fait de prendre sa décision sans la discuter avec les autres nations. Et nous appelons à une mesure équivalente en France, et même élargie au système spéculatif en général. Il n'y aura pas de renouveau social sans un radical assainissement des pratiques économiques et financières.

 

Source : Ouest-France

Publié dans Internationale

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